Bukavu : Il n’y a presque pas des routes asphaltées dans les communes de kadutu et bagira
La voirie de Bukavu, particulièrement dans les communes de Kadutu et Bagira, se trouve dans un état critique qui entrave sérieusement la mobilité et affecte le quotidien de ses habitants. De nombreux tronçons stratégiques, essentiels pour les échanges et les activités économiques, sont aujourd’hui en dégradation avancée.
Des routes majeures comme celles reliant le Lycée Wima à l’ONL, ou de Mwachie à Busoka, montrent des signes d’abandon inquiétants. La route industrielle, autrefois cruciale pour le commerce, suscite désormais les plaintes des usagers face à sa détérioration.
Dans la commune de Bagira, où de nombreux habitants de Bukavu résident, la situation est tout aussi alarmante. La route menant à la commune, récemment réhabilitée, se trouve déjà en mauvais état.
Des artères principales, telles que celles reliant le rond-point du quartier C au quartier D et les avenues menant au lycée Nyakavogo, sont devenues presque impraticables, posant un défi aux 23 km de voirie urbaine nécessitant une réhabilitation urgente.
Impact socio-économique de la dégradation des routes
Les routes de Bukavu ne sont pas de simples chemins de passage ; elles sont des artères vitales pour l’économie locale, permettant l’accès aux marchés, aux établissements de santé, et aux services essentiels. Le manque d’entretien pèse lourdement sur la vie quotidienne des habitants, forçant les conducteurs à naviguer entre nids-de-poule et caniveaux bouchés, une situation d’autant plus aggravée par les pluies qui transforment les routes en pièges boueux.
Les usagers, en particulier les chauffeurs de transport en commun et les poids lourds comme ceux de Bralima, se disent frustrés de payer la taxe voirie sans percevoir de réelle amélioration des routes. Wilfried Habamungu, porte-parole adjoint de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile (NDSCI), exprime la préoccupation de nombreux habitants qui questionnent la gestion des fonds issus de la taxe voirie et du Fonds National d’Entretien Routier (FONER).
Un besoin urgent de planification et d’entretien régulier
Les experts en infrastructures s’accordent sur la nécessité d’une approche durable, qui passe non seulement par la réhabilitation des tronçons endommagés mais aussi par un plan d’entretien systématique pour prévenir les dégradations futures. Une réhabilitation efficace devrait intégrer des pratiques de gestion préventive pour assurer la longévité des infrastructures.
En décembre 2023, le ministre des Infrastructures, Alexis Gisaro, accompagné du gouverneur provincial, a lancé un projet de réhabilitation de 24,3 km de voirie urbaine couvrant des routes essentielles comme celles de Kasha, Ntwali, et du Plateau. Pourtant, les habitants de Kadutu et Bagira attendent toujours des améliorations concrètes.
Dernières avancées : inauguration de l’avenue de l’Athénée à Ibanda
Malgré ce contexte général préoccupant, le gouverneur Jean Jacques Purusi a récemment inauguré, le 13 novembre 2024, la réhabilitation de l’avenue de l’Athénée à Ibanda, un tronçon de 1,5 km après cinq mois de travaux. Cette initiative est perçue comme un geste prometteur, mais les attentes restent fortes pour une réhabilitation plus large et continue.
Un appel aux autorités pour des actions concrètes
Face à la situation, les habitants et la société civile interpellent les autorités pour que les taxes perçues, notamment sur le carburant, soient réellement allouées à l’entretien des routes. Un plan d’entretien et de réhabilitation des voies de Bukavu est crucial pour que la ville puisse aspirer à une modernisation durable, à la hauteur des aspirations de ses citoyens.