GRAND ANGLE /MASSACRE DE KASIKA au Sud-Kivu: plus de 22 ans après, les âmes de 1 200 villageois assassinés attendent le pardon des bourreaux.

1 200 villageois à Kasika, soit 8% d’un population évaluée à près de 19.000 âmes des Banyindu dans les années 1998

Ont été massacre dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu par les partisans du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) cité dans  le livre blanc retrouvé sur internet.

Plus de22 ans apres aucune justice pour ce massacre dont nous vous plongeons dans son ambiance critique.

Ce massacre de Kasika est vu par nombreux comme un massacre oublié. Les victimes qui réclament toujours justice, n’ont jamais eu gain de cause.

Ce Rapport du Ministère des Droits Humains qui revient sur ce massacre de Kasika, publié au mois d’Octobre 2001, le considère comme un génocide.

Les massacres dans cette contrée ont été révélés à l’opinion internationale pour la première fois par MISNA, une agence de presse de renommée internationale, d’obédience catholique, et à ce titre, crédible. Le récit qui suit précise juste en grands traits, les circonstances et les détails du drame tel que diffusé par ailleurs par le SIC (source indépendante), en date du 4 décembre 1999.

Les faits se déroulent en effet le 23 août 1998 à Kasika, soit 3 semaines après le déclenchement de la guerre d’agression, et le 24 août à Kilungutwe au fin fond des collines, où la presse écrite, la radio et la télévision, ne sauraient facilement accéder.

C’est le dimanche 23 août 1998, à Kasika, jour de célébration des cultes, et le lundi 24 août 1998, jour du marché qui regroupe à Kilungutwe généralement plus de trois mille personnes provenant aussi bien de Kasika que des localités environnantes, où bivouaquent les soldats rwandais venus de Kamituga, que le drame commence.

« Soudain, la population civile se retrouve encerclée par ces soldats qui entrent dans les habitations, maison par maison, égorgeant hommes, femmes et enfants sans pitié. Dans certaines maisons, « il est question d’y entrer pour vérifier et achever ceux qui n’étaient pas totalement morts. A défaut, des familles entières sont surprises par le feu sur la case. Ceux des villageois qui n’étaient pas dans leur maison ne sont pas plus chanceux non plus. C’est ainsi que le drame de la famille régnante et des religieux, se déroule dans l’Eglise (Paroisse de Kasika), en pleine célébration eucharistique. » retrace le livre blanc  d’une centaine de page dédié au différents massacre  perpètre au sud- kivu publié en octobre 2001

Le Chef coutumier MUBEZA III, de son vrai nom NALUINDI François, est ligoté et assassiné par machette, son cœur extrait, la tête coupée. Son épouse n’aura pas un traitement de faveur. Elle est éventrée et le fœtus extrait de son sein pour être découpé en morceau.

L’Abbé économe de la Paroisse de Kasika, Stanislas WABULA KOMBE, des religieux et religieuses catholiques connaîtront le même sort. Les uns à coup de baïonnettes, les autres à coup de machettes enfoncées dans les ventres et dans les têtes, ils seront tous tués.

Les massacres se poursuivront dans la journée du 24 août 1998 sur les infortunés des villages voisins qui venaient innocemment au marché de Kilungutwe, ne sachant pas que la localité avait été envahie.

Ceux des paysans qui se trouvaient dans les périphéries du village ne seront pas non plus épargnés. Ainsi, arrivés à Chibeke, à 5 km de Burhuza et à 50 km de Kasika, dans l’après-midi du lundi 24 août 1998, le commando rwandais se déploiera dans la plantation Chibeke (propriété d’un colon, Monsieur VAN DER WALLE), il tuera le gérant de cette plantation du nom de SALU avec sa vieille sentinelle.

Le décompte provisoire révélé par les témoignages des rescapés religieux, confirmé par les sources indépendantes telle que le C.I.C.R., fera état au bout de l’opération, de 1.200 tués, sans compter ceux dont les cadavres seront retrouvés plus tard, au fur et à mesure des recherches, dans les buissons.

Le rapport du CADDHOM  sur le massacre de kasika23 au 24 août 1998(10).

Lorsqu’on sait que Luindi est une petite collectivité à grande concentration avec une densité de plus de 19 habitants au kilomètre-carré, on peut imaginer l’étendue du désastre qui s’était abattu sur cette partie du territoire de Mwenga, dans le Sud-Kivu, en l’espace de deux jours.

les mêmes troupes rwandaises cités dans le livre blanc, profitant des contestations soulevées autour de la succession du Chef coutumier défunt (MUBEZA III) par Monsieur NYUMBA, dit MUBEZA IV (proche des Rwandais), nettoieront Kasika en juin 2000 du reste de ses habitants, rescapés de la première expédition. Bilan de l’opération : 74 morts recensés par la Société Civile, et principalement par les Eglises locales.

Les auteurs, co-auteurs et commanditaires de ces barbaries sont connus, à savoir respectivement : les Commandants (AFANDE) MUHIRE et MUKARAYI pour le premier massacre, et le Commandant MACHUMU pour le deuxième. Quant à Monsieur Benjamin SERUKIZA, Vice-Gouverneur à l’époque au sud-kivu , il est cité comme commanditaire des deux opérations, en raison de la réunion de sécurité de la province organisée et présidée par lui, et ayant décidé de ces « croisades ».

A noter que MUKARAYI, alias November-Papa, qui a joué un rôle significatif dans l’invasion et l’occupation du Sud-Kivu est, comme le souligne A. BULAMBO KATAMBU du CADDHOM, parmi les promoteurs de ce que l’on appelle la rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) de 1998. C’est lui, confirme A. BULAMBO, qui dirigea les opérations militaires ayant conduit au massacre de plus de 1200 villageois à Kasika, soit 8% d’une population évaluée à près de 19.000 âmes (les Banyindu).

Il s’en suivra pourtant d’autres massacres aussi dévastateurs que ceux décrits ci-dessus. Les populations de Burhinyi, Lulingu, Kigulube, Mboko, Makobola, Nindja, Idjwi en feront, elles aussi les frais repris toujours dans le livre blanc.

Redaction.

Janvier Barhahiga

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