Sud-Kivu : 1673 fonctionnaires de l’État litigieux en attentes de la reconnaissance officielle
Sous un soleil de plomb et intempéries à Bukavu, la Maison de la Femme, située à Labotte, est assiégée par des dizaines d’agents et fonctionnaires de l’État de la province du Sud-kivu depuis le 18 novembre 2024.
Ce lieu abrite la deuxième phase de l’opération d’enregistrement des agents publics, une campagne d’envergure pour régulariser la Fonction publique dans la province du Sud-Kivu.
Un processus méticuleux
Pilotée par une équipe de dix agents de la Fonction publique venus de Kinshasa avec 7machines ordinateurs portables avec l’aide de 4 agents de la province du Sud-Kivu, cette campagne d’identification exige des documents administratifs précis et à jour.
Chaque fonctionnaire doit présenter une fiche FO2 reprenant ses identités,admission sous-statut,ses adresses physique et professionnelles…, un arrêté sous-statut reconnu officiellement, une Commission d’affectation signée par le gouverneur de province ou Secrétaire général de la fonction publique, une carte d’électeur, ainsi que les diplômes requis.
Ces vérifications visent à certifier l’authenticité des dossiers et à garantir une gestion transparente des ressources humaines.
« Notre objectif est d’avoir des listes claires et fiables. Ce travail est essentiel pour une Fonction publique efficace et crédible », a expliqué un responsable de l’équipe de contrôle.
Des chiffres significatifs, des défis majeurs
D’après un rapport préliminaire de la fonction publique en province, la province du Sud-Kivu compte 22 866 agents réguliers répartis dans 54 divisions différentes et 1 673 cas litigieux après la première vague d’enregistrement. Ces cas litigieux concernent des matricules empruntés, des incohérences d’âge ou des fiches FO2 absentes des registres officiels.
Malgré l’importance de cette initiative, les résultats de la première vague d’enregistrement, lancée il y a plusieurs mois, n’ont toujours pas été publiés. Cette situation suscite frustration et incertitude parmi les fonctionnaires concernés.
Vers une Fonction publique assainie
L’opération vise à actualiser l’annuaire des agents publics en éliminant doublons, anomalies et agents fictifs. Ce processus est également crucial pour une gestion efficace des budgets et des ressources humaines de l’État.
Cependant, des défis subsistent. La lenteur des opérations, le manque d’informations aux agents et les erreurs administratives contribuent à un climat de mécontentement. « Nous sommes ici depuis des heures. Ce processus, bien qu’important, manque d’organisation », se plaint un agent rencontré dans la file d’attente.
Une opération à surveiller
Avec des milliers de dossiers en attente de traitement, la deuxième vague d’enregistrement met en lumière les faiblesses structurelles de la gestion administrative. Les autorités locales, conscientes des attentes, promettent d’intensifier leurs efforts pour finaliser cette opération.
En attendant, les longues files d’attente devant la Maison de la Femme continuent d’illustrer les espoirs des agents publics pour une reconnaissance officielle et une Fonction publique plus crédible.
Ce processus, bien qu’exigeant, est une étape essentielle pour restaurer la transparence et l’efficacité dans la gestion des agents publics au Sud-Kivu. Les autorités sont appelées à tirer des leçons des lacunes observées dans la première vague afin d’optimiser le déroulement de cette deuxième phase cruciale.