Bukavu : 898 tonnes de déchets sont produits par jour par 1,8 millions d’habitants
Chaque jour, la ville de Bukavu produit 898 tonnes de déchets. Parmi eux, 629 tonnes proviennent des ménages et 269 tonnes des restaurants, usines et ateliers. Selon les données de la brigade d’assainissement de la mairie en février 2024, seules 62 tonnes sont récupérées chaque jour par une trentaine d’associations locales.
En parallèle, 1 tonne par mois est recyclée par deux entreprises, Briquette du Kivu et l’entreprise sociale Plastycor, qui transforment et valorisent ces déchets en produits revendus sur le marché.
Cependant, 835 tonnes de déchets non collectés restent en attente, souvent jusqu’à ce que les pluies les emportent vers le lac Kivu, aggravant la pollution de cette source d’eau essentielle.
La gestion des déchets de Bukavu, avec ses 1,8 million d’habitants entassés sur moins de 40 km², est particulièrement compliquée, d’autant plus que le coût de la vie élevé freine les efforts d’assainissement et de recyclage.
Le professeur Alex Lina, de l’Université Officielle de Bukavu (UOB), a soulevé une autre problématique majeure : la gestion des déchets liquides.
« Les déchets solides sont quantifiables, mais les déchets liquides, comme les eaux usées des restaurants, des toilettes, et même l’eau de pluie, ne le sont pas. Pourtant, ces déchets pourraient être soumis à une taxation qui générerait des revenus pour l’État congolais », a-t-il déclaré.
La ville de Bukavu se retrouve donc face à un double défi. Non seulement il faut améliorer la collecte et le traitement des déchets solides, mais il est aussi crucial de prendre en compte les déchets liquides, largement ignorés jusqu’à présent. La valorisation des déchets solides, déjà initiée par des entreprises locales, montre qu’il existe un potentiel économique à exploiter, notamment à travers une meilleure gestion et une taxation adaptée des déchets liquides.
Pour résoudre durablement ce problème, des mesures plus efficaces doivent être mises en place, telles que l’amélioration des infrastructures de gestion des déchets et une sensibilisation accrue de la population. Il est également impératif que des solutions soient trouvées pour éviter que des centaines de tonnes de déchets continuent de se déverser dans le lac Kivu, mettant en danger l’environnement et la santé des habitants.
Avec une gestion intégrée des déchets solides et liquides, Bukavu pourrait non seulement réduire son impact environnemental, mais aussi tirer parti des opportunités économiques que représente la valorisation des déchets.
