Bukavu : un véhicule du cortège du gouverneur PURUSI endommage le taxi d’un journaliste et on le met en prison
a REDACTION
Bukavu, 28 septembre 2024 – Un incident impliquant le cortège du gouverneur Jean-Jacques Purusi s’est produit le jeudi 26 septembre vers 18h, provoquant des dégâts matériels et suscitant l’indignation.
Le véhicule d’un journaliste de la Radio Maendeleo, Émile Muhindo, technicien de modulation, a été percuté par un des véhicules de la suite du gouverneur dans la ville de Bukavu, causant des dommages estimés à plus de 500 dollars américains.
Selon le témoignage d’Émile Muhindo, il se dirigeait de la Place Mulamba vers Nyawera au volant de son taxi jaune, lorsqu’un véhicule du cortège, déjà distancé du reste du convoi, a tenté un dépassement et l’a violemment percuté à hauteur de l’Hôtel Dubwi. « Le cortège du gouverneur descendait du Bureau de la DGDA. Un des chauffeurs, après le passage du gouverneur, a quitté la ligne du cortège, a essayé de me dépasser, et m’a percuté alors que je roulais sur ma bande. J’ai coupé le moteur et, avec mon passager, nous sommes sortis pour constater les dégâts », a expliqué Muhindo.
La situation a rapidement dégénéré lorsque l’agent de sécurité du cortège l’a accusé d’avoir tenté de s’attaquer à l’autorité provinciale. « L’agent de sécurité m’a accusé d’être en état d’ivresse, ce qui est totalement faux, car il n’avait aucune preuve », s’indigne le journaliste.
L’affaire a pris une tournure encore plus inquiétante lorsque des policiers du cortège sont revenus sur les lieux de l’accident.
« J’ai reçu deux gifles et ils m’ont forcé à monter dans leur camionnette pour me conduire au CIAT de la Place Mulamba, où j’ai passé la nuit », rapporte Muhindo.
Le gouverneur Jean-Jacques Purusi est intervenu la matinée du vendredi 27 septembre pour ordonner la libération du journaliste.
« Le gouverneur est revenu au CIAT et a demandé ma libération à 10h du matin, mais la police ne m’a libéré qu’à 17h passées », déclare Muhindo, tout en ajoutant que son véhicule, très endommagé, a été tiré du lieu de l’accident jusqu’au sous-CIAT, où il est toujours retenu.
Le journaliste, qui jongle entre son métier de technicien à la radio et l’activité de taximan pour subvenir aux besoins de sa famille, a exprimé sa détresse face à la situation :
« Je suis journaliste et je passe le plus clair de mon temps dans la cabine technique. Pour nourrir mes enfants, j’ai décidé de faire du taxi le soir, en attendant nos salaires. Maintenant, mon taxi est endommagé. Qui nourrira mes enfants dans cette ville ? », s’est-il interrogé avec émotion.
Malgré l’intervention du gouverneur pour sa libération, Émile Muhindo continue de faire face à des difficultés pour récupérer son véhicule et réparer les dégâts. Il en appelle à la solidarité des personnes de bonne volonté pour l’aider à surmonter cette épreuve.
Notre média a tenté de joindre le coordinateur de la cellule de communication du gouverneur Patient KATEMBERA pour obtenir une version officielle des faits, mais nos efforts sont restés vains jusqu’à présent.
Cet incident n’est malheureusement pas le premier impliquant des cortèges officiels dans la province du Sud-kivu, une situation qui soulève des préoccupations quant à la sécurité routière et au comportement de certains autorités et leurs agents de sécurité.
