Changement de la Constitution : Le surprenant point de vue de Mgr MAROY RUSENGO
L’Archevêque de Bukavu, Monseigneur François-Xavier Maroy Rusengo, a pris position sur le débat actuel concernant le changement de la Constitution en République Démocratique du Congo. Lors de la messe de la journée diocésain des jeunes ce dimanche 24 novembre 2024 à la paroisse saint Jean Baptiste CHAI, il a exprimé ses préoccupations face à une réforme qui, selon lui, ne répond pas aux priorités sociales et économiques pressantes des Congolais.
Une priorité au social avant toute réforme
Mgr Maroy a souligné que le coût élevé d’un éventuel changement de la Constitution pourrait être mieux investi dans l’amélioration des conditions de vie des citoyens, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la sécurité.
« Le changement de la Constitution ne paiera pas nos enseignants, nos militaires, ni nos médecins. Cet argent devrait plutôt être consacré à des projets qui répondent aux besoins urgents de la population, notamment la stabilité sociale et la récupération des territoires occupés », a déclaré l’Archevêque.
Il a rappelé que de nombreux Congolais vivent dans des conditions de précarité extrême, accentuées par des conflits armés, le chômage et la pauvreté.
Appel à une gouvernance centrée sur le bien-être des Congolais
Pour Mgr Maroy, toute réforme constitutionnelle devrait être précédée par des mesures concrètes visant à améliorer le bien-être des citoyens. Il a plaidé pour un retour aux priorités fondamentales :
1. Investir dans les secteurs clés : éducation, santé, et défense.
2. Garantir la stabilité sociale : créer des emplois pour les jeunes et assurer une sécurité alimentaire.
3. Récupérer les territoires occupés : restaurer l’intégrité territoriale du pays.
« Avant de penser à changer la Constitution, il faut d’abord changer la vie des Congolais. Commencer au début, et ensemble nous monterons. »
Une critique de l’agenda politique
Bien qu’il ait affirmé ne pas s’opposer à l’idée même d’un changement constitutionnel, Mgr Maroy a critiqué l’urgence donnée à ce projet dans un contexte où la majorité de la population peine à répondre à ses besoins essentiels.
« Nous ne les empêchons pas de changer la Constitution, mais nous les appelons à changer d’abord notre vie sociale. Une réforme sans impact positif direct sur le quotidien des citoyens est une réforme vaine », a-t-il martelé.
Un appel à l’unité et à la responsabilité
L’Archevêque a également appelé les dirigeants à adopter une vision unifiée et responsable pour construire un avenir stable et prospère pour le pays. Selon lui, les réformes doivent être des leviers de progrès collectif et non des instruments de division ou de détournement des priorités nationales.
« La souffrance des Congolais ne peut plus attendre. Si nous voulons bâtir un avenir solide, nous devons commencer par stabiliser notre présent. »
Une position saluée par les citoyens
Les propos de Mgr Maroy ont trouvé un écho favorable auprès de nombreux citoyens, qui partagent ses préoccupations sur l’urgence des défis sociaux et économiques. Les enseignants, les médecins et les militaires, souvent mal rémunérés et confrontés à des conditions de travail difficiles, se sentent particulièrement concernés par cet appel à recentrer les priorités nationales.
Cette intervention de l’Archevêque de Bukavu rappelle que la stabilité sociale et le bien-être des citoyens doivent être au cœur de toute démarche de réforme. Un message fort, dans un contexte où le débat sur le changement de la Constitution continue de diviser l’opinion publique en République Démocratique du Congo.
