Genocost 2024 à Bukavu : La justice pour les bourreaux et les victimes seront traitée au cas par cas (Théodore Museme)
Lors de la commémoration du génocide congolais à Bukavu, le 2 août 2024, Théodore Museme, directeur adjoint suspendu de la DPMER Sud-Kivu et cadre influent de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a partagé ses réflexions sur la justice en matière de crimes passés.
Dans une interview accordée à bkinfos.net, il a souligné l’importance de la maîtrise de la loi congolaise pour ceux qui se considèrent à la fois comme bourreaux et victimes.
« Ceux qui s’appellent bourreaux et victimes doivent maîtriser la loi congolaise, » a déclaré Museme. Pour lui, la légitime défense est la seule justification valable.
« La seule voix de leurs défenseurs est la légitime défense, mais pas le massacre des Congolais pour des passes mortels non qualifiés par la loi. »
Museme a également évoqué le processus judiciaire, affirmant que « la justice verra les choses cas par cas. » Il a précisé que la justice congolaise doit évaluer à quel point une personne a été victime et à quel point elle a été bourreau, afin de déterminer la peine appropriée :
« On lui remettra ses droits de victime d’une manière et on lui réglera une peine à la hauteur de ses actes. »
Ce haut cadre de l’UDPS a mis en lumière les défis auxquels fait face la justice en République Démocratique du Congo.
Il a dénoncé le fait que de nombreux bourreaux occupent encore des postes politiques et militaires, ce qui entrave le processus judiciaire :
« Beaucoup de bourreaux se sont partagés des postes politiques et militaires pour éviter la justice, ce qui bloque la justice congolaise à les traquer jusqu’à aujourd’hui. »
Museme a ajouté que la situation politique actuelle complique encore les choses :
« La politique du pays aujourd’hui écarte déjà certains, ce qui bloque le contrôle total de notre renseignement et de l’armée avant de passer aux interpellations des uns et des autres, dont certains sont déjà connus. »