Gouvernance des dons en RDC : Une question de survie et de réformes profondes

 

La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à des défis considérables dans la gestion des dons et des financements reçus des institutions internationales telles que l’UNICEF, la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International (FMI) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Cette « maladie » de la mauvaise gouvernance, souvent citée comme un frein au développement du pays, persiste malgré les milliards injectés pour soutenir les secteurs essentiels comme la santé, l’éducation et l’infrastructure.

Des milliards injectés, mais quels résultats ?

Depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019, des milliards de dollars ont été alloués à la RDC par des partenaires internationaux. La Banque Mondiale a approuvé en juin 2020 une aide financière de 1,5 milliard de dollars, principalement pour renforcer le secteur de la santé, améliorer les infrastructures et promouvoir l’éducation. De plus, en réponse à la crise de la COVID-19, des ressources supplémentaires ont été versées pour tenter de stabiliser le système de santé fragile du pays.

Le FMI a aussi pris des mesures significatives en faveur de la RDC. En juillet 2021, un programme de financement triennal d’un montant de 1,5 milliard de dollars a été lancé. Ce programme visait à renforcer les réserves financières du pays et à stabiliser son économie après des années de mauvaise gestion, de corruption et d’instabilité sécuritaire.

La gouvernance des fonds en question

Malgré ces apports massifs, les résultats tangibles tardent à se faire sentir. Le problème principal reste la gouvernance de ces fonds. Des scandales de détournement d’argent continuent d’éclater au sein des institutions publiques congolaises, sapant la confiance des partenaires internationaux. Selon des rapports d’audit, des milliards de dollars destinés à des projets vitaux ont été mal gérés ou siphonnés à des fins personnelles, ce qui empêche les améliorations réelles dans les zones rurales et urbaines touchées.

Le président Félix Tshisekedi a mis en place des réformes visant à combattre ces pratiques. L’une des mesures phares est la création de l’Inspection Générale des Finances (IGF), chargée de contrôler l’utilisation des fonds publics. Cette institution a révélé plusieurs irrégularités dans la gestion des fonds alloués, mais les sanctions restent limitées et les réformes peinent à prendre effet.

L’importance de réformer la gouvernance des dons

La RDC, avec ses ressources naturelles abondantes et ses besoins de développement urgents, pourrait profiter pleinement des fonds qui lui sont accordés, à condition que les mécanismes de gouvernance soient réformés en profondeur. Une meilleure gestion de ces ressources permettrait de transformer les milliards de dollars reçus de la Banque Mondiale, du FMI, et d’autres organismes, en projets concrets qui améliorent les conditions de vie des Congolais.

Quelques chiffres clés sur les financements :

En 2020, la Banque Mondiale a alloué 1,5 milliard de dollars pour des projets d’infrastructure et de services essentiels.

Le FMI a accordé à la RDC, en juillet 2021, une tranche de 1,5 milliard de dollars pour stabiliser son économie sur trois ans.

En 2021, un financement supplémentaire de 730 millions de dollars a été octroyé par la Banque Mondiale pour répondre à la pandémie de COVID-19 et améliorer le système de santé.

Des solutions pour « guérir » la mauvaise gouvernance

La RDC souffre d’une mauvaise gouvernance chronique, mais des solutions existent pour inverser la tendance. Des réformes institutionnelles doivent être menées avec rigueur, accompagnées d’une véritable volonté politique. Voici quelques pistes pour mieux encadrer la gestion des dons :

1. Transparence financière totale : Il est essentiel d’organiser des audits réguliers pour évaluer l’utilisation des fonds alloués aux projets.

2. Digitalisation des finances publiques : La mise en place de systèmes numériques pourrait limiter les détournements.

3. Rôle accru de la société civile : Les organisations locales doivent être impliquées dans le contrôle de l’exécution des projets financés.

4. Renforcement des institutions judiciaires : Les détournements de fonds doivent être sévèrement sanctionnés pour décourager les pratiques de corruption.

 

Conclusion

En dépit des ressources considérables injectées ces dernières années, le manque de transparence et la mauvaise gestion des fonds continuent de freiner le développement de la RDC. Il est impératif que les autorités congolaises prennent des mesures courageuses pour réformer la gouvernance des dons afin de garantir que ces financements profitent effectivement aux populations les plus vulnérables et non à une poignée d’individus.

Les financements de la Banque Mondiale, du FMI et d’autres institutions peuvent transformer l’avenir du pays, mais seulement si la gestion des fonds devient plus rigoureuse et orientée vers l’intérêt général.

 

Janvier Barhahiga

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