Gouvernance PURUSI : Plus de 100 jours sans guichet unique, aux larmes des entrepreneurs(éditorialiste)
Le 18 juillet 2024, lors du lancement officiel des activités d’éveil entrepreneurial au Sud-Kivu, le Gouverneur de province, Jean-Jacques Purusi Sadiki, exprimait sa détermination à lutter contre la taxation confiscatoire grâce à l’opérationnalisation du guichet unique. Cette déclaration, ambitieuse et applaudie, s’inscrivait dans une vision large de transformation économique et sociale de la province. Pourtant, plus de 100 jours après, ce projet clé reste lettre morte, alimentant frustrations et interrogations parmi les citoyens et les entrepreneurs du Sud-Kivu.
Une promesse ambitieuse
La promesse du guichet unique symbolisait une volonté de rupture avec les pratiques administratives lourdes et la multiplication des taxes informelles qui entravent l’initiative entrepreneuriale. Ce dispositif, censé regrouper toutes les formalités administratives en un seul lieu, aurait dû faciliter la création d’entreprises, réduire les tracasseries fiscales et encourager l’investissement local et étranger.
Dans son discours, le gouverneur insistait sur l’importance de mobiliser des ressources en faveur des entrepreneurs et de renforcer la redevabilité des administrations publiques. Il avait même rencontré une délégation d’entrepreneurs américains, manifestant un intérêt pour investir dans la province. Ces gestes avaient suscité un espoir réel parmi les acteurs économiques du Sud-Kivu.
L’attente qui se prolonge
Malgré ces annonces, l’absence du guichet unique dans les 100 premiers jours de la gouvernance Purusi pose problème. Ce retard renvoie l’image d’une administration encore engluée dans ses propres lourdeurs. Les entrepreneurs continuent de dénoncer les taxes illégales et les tracasseries administratives qui freinent leur activité.
L’incohérence entre les déclarations du gouverneur et la réalité sur le terrain risque d’éroder la confiance des investisseurs, mais aussi de miner la crédibilité des initiatives provinciales. Une gouvernance efficace ne se mesure pas seulement à la grandeur des promesses, mais à leur mise en œuvre rapide et tangible.
Les raisons du retard
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette situation :
1. Blocages institutionnels : La mise en place du guichet unique nécessite une coordination inter-administrative souvent difficile à obtenir.
2. Manque de ressources : Si le financement ou le soutien technique n’est pas assuré, ce type de projet risque de stagner.
3. Priorités mal définies : L’accent mis sur d’autres projets pourrait avoir relégué le guichet unique au second plan.
Une relance nécessaire et urgente
Pour que le gouverneur Purusi redore son image et concrétise sa vision, il est impératif de relancer le projet du guichet unique. Cela nécessite :
Une communication transparente : Informer régulièrement la population sur l’état d’avancement du projet.
Une task force dédiée : Créer une commission spéciale pour accélérer la mise en œuvre.
Un engagement des partenaires : Mobiliser les institutions nationales et internationales pour un appui technique et financier.
L’heure du choix
Les 100 premiers jours d’un mandat définissent souvent la trajectoire d’un gouvernant. Pour Jean-Jacques Purusi, l’absence du guichet unique commence à ressembler à un symbole d’inefficacité. Mais tout n’est pas perdu. Ce retard peut encore être transformé en opportunité, à condition d’agir vite.
En repensant les priorités et en accélérant les réformes, le gouverneur a encore l’occasion de prouver que son engagement pour le développement du Sud-Kivu n’est pas qu’un discours. À défaut, cette promesse inachevée risque de hanter le reste de son mandat et de fragiliser durablement la confiance des entrepreneurs et des citoyens.