Intronisation du Mwami Alexandre KABARE RUGEMANIZI III à Kabare : « Qu’il nous garde comme son père  » (Kabarois)

Le territoire de Kabare, au Sud-Kivu, a vécu un événement le 17 août 2024 marquant avec l’intronisation du Mwami Alexandre KABARE RUGEMANIZI III, succédant à son père, le feu Mwami Désiré RUGEMANIZI II, décédé début août 2024 au Maroc.

Cette cérémonie, empreinte de traditions et d’émotions, a rassemblé une multitude de résidents des 14 groupements que compte ce territoire, témoignant de l’importance et du respect accordés à la chefferie.

Les habitants de Kabare ont accueilli avec espoir et révérence le nouveau Mwami, tout en exprimant un souhait commun : que le jeune chef suive les traces de son père.

« Son père nous donnait la paix et était un acteur du développement », a déclaré M. Shanganya, un habitant de Mudusa venu rendre hommage à celui qui est désormais à la tête de la chefferie. Ce sentiment est largement partagé parmi les habitants, qui voient en Mwami Alexandre KABARE RUGEMANIZI III un garant de la stabilité et du progrès.

N’ankafu, une femme d’une cinquantaine d’années originaire du groupement de mudaka, mère de plusieurs enfants, se souvient avec affection du feu Mwami Désiré RUGEMANIZI II. Elle souligne son approche unique et généreuse envers ses sujets, notamment en n’exigeant aucun pourcentage sur les récoltes champêtres et en redistribuant des terres selon ses convictions, une pratique qui le distinguait des autres chefs coutumiers. « Il distribuait à son gré des champs à ses sujets, contrairement à d’autres chefs coutumiers », a-t-elle confié.

M’wa Balezi, de Cirunga Centre, se rappelle quant à elle de l’attention particulière que le Mwami portait aux femmes.

« Quand il voyait une femme devant son bureau, il l’écoutait en premier, avant les hommes, et répondait à ses demandes en s’inspirant des ancêtres », témoigne-t-elle, soulignant ainsi son rôle de défenseur des droits des femmes dans la communauté.

Mushamuka, du groupement d’Ishungu, met en lumière l’implication du Mwami Désiré RUGEMANIZI II dans la gestion des conflits fonciers ruraux.

« Il n’acceptait pas qu’il y ait des conflits fonciers entre ses sujets. Il récupérait la terre jusqu’à ce que les parties concernées se mettent d’accord pour la restituer à qui de droit », explique-t-il. De plus, le Mwami avait collaboré avec une ONG pour délivrer des certificats coutumiers d’occupation du sol, renforçant ainsi la sécurité foncière dans la région.

Avec cette intronisation, les habitants de Kabare espèrent voir perdurer l’héritage du Mwami Désiré RUGEMANIZI II. Les témoignages recueillis montrent une profonde admiration pour l’ancien chef, mais aussi une grande confiance dans la capacité de son successeur à suivre ses traces et à continuer à servir son peuple avec la même dévotion.