Les États généraux de la presse du Sud-Kivu : un moment de réflexion sur l’avenir des médias locaux

Les États généraux de la presse du Sud-Kivu : un moment de réflexion sur l’avenir des médias locaux

Par BOVICK LWABOSHI

Ce 13 septembre 2024, l’Auditorium de la Femme, situé à Labotte dans la ville de Bukavu, a accueilli l’ouverture des États généraux de la presse du Sud-Kivu. Cet événement, organisé par l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) section Sud-Kivu, a marqué un tournant pour les acteurs des médias locaux. Darius Kitoka Tombo, président de l’UNPC Sud-Kivu, a prononcé un discours fort, axé sur la diplomatie médiatique et l’analyse profonde de l’état de la presse dans la province.

Dans son allocution, Darius Kitoka a souligné que cet événement était une occasion précieuse de réflexion sur ce qu’est devenue la presse dans le Sud-Kivu. En retraçant brièvement l’histoire de l’UNPC, il a mis en lumière la croissance rapide des médias dans la ville de Bukavu. « Chaque année, au moins trois nouveaux médias voient le jour dans la ville, » a-t-il précisé. Actuellement, Bukavu compte 32 médias, sans inclure ceux en ligne, et cette expansion reflète le dynamisme du secteur, bien que celui-ci soit confronté à de nombreux défis.

Les défis du secteur médiatique au Sud-Kivu

Kitoka a mis en exergue plusieurs défis qui pèsent sur le secteur médiatique dans la province. Il a souligné que bon nombre de médias sont créés par des acteurs politiques, souvent sans véritable implication des professionnels du secteur. Ce phénomène contribue à une certaine fragilisation de l’indépendance des médias. De plus, de nombreux médias naissent dans l’ombre, sans que l’UNPC ou le public ne soient informés.

Parmi les problèmes majeurs, Darius Kitoka a également mentionné l’absence de contrats de travail pour les prestataires des médias, le manque de régulation efficace et les pressions fiscales imposées par l’État. « Plus de 20 émetteurs de radios ont cessé d’émettre, et la sur-taxation par l’État, incluant des taxes comme le contrôle de conformité, le fond de promotion de l’industrie, ou encore la DPMER, étouffe le secteur, » a-t-il déploré.

Un autre point crucial soulevé lors de ce discours a été le non-respect du code d’éthique et de déontologie par certains journalistes, ainsi que l’ignorance des décisions prises par l’UNPC. Cette situation, conjuguée à la prolifération des reportages dits « de survie » qui exposent les journalistes à des pratiques dangereuses, compromet la crédibilité de la profession.

Les forces du secteur médiatique au Sud-Kivu

Malgré ces difficultés, Darius Kitoka a souligné les forces qui font la particularité de la presse sud-kivutienne. Il a particulièrement salué la jeunesse qui domine le paysage médiatique dans la province. « La majorité des professionnels des médias au Sud-Kivu sont des jeunes de moins de 45 ans, » a-t-il précisé, soulignant leur dynamisme et leur engagement.

Kitoka a également reconnu l’essor des médias en ligne, qui jouent un rôle essentiel dans la rapidité et l’efficacité de la diffusion des informations en temps réel. La présence des médias sociaux au Sud-Kivu, tout comme dans le reste de la RDC, prend de l’ampleur et devient un outil incontournable pour les journalistes.

Vers le Congrès national de la presse en RDC

Lors de cette ouverture des États généraux, Darius Kitoka a annoncé la tenue du 10e Congrès de l’UNPC en RDC, prévu du 17 au 19 septembre 2024. Ce congrès sera une occasion d’élargir les réflexions amorcées au niveau provincial. « Nous espérons que les pistes de réflexion dégagées ici serviront de levier pour guider les discussions du Congrès national, » a-t-il déclaré.

 

Les États généraux de la presse du Sud-Kivu sont, sans aucun doute, une opportunité pour les journalistes et les acteurs médiatiques de la province de s’interroger sur leur avenir, leurs défis et leurs responsabilités. Le message de Darius Kitoka a résonné comme un appel à l’unité et à l’engagement pour un secteur médiatique plus professionnel, plus éthique, et mieux structuré. La presse au Sud-Kivu, riche de sa jeunesse et de ses médias en ligne, doit se préparer à relever ces défis tout en se positionnant comme un acteur clé du développement local.

 

Janvier Barhahiga

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