Naufrage du bateau MERVEDIA : 31 morts, 88 rescapés, et une réponse du gouvernement provincial
Le 23 octobre 2024, l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu a été le théâtre d’une vive discussion sur la sécurité maritime à la suite du tragique naufrage du bateau MERVEDIA.
Parti de Kalehe en direction de Goma, ce bateau avait une capacité officielle de 56 personnes, dont 50 passagers et 6 membres d’équipage, selon le document de navigation délivré à Goma par le commissaire Rugushwa.
Malgré ces réglementations, le bateau transportait bien au-delà de sa capacité, avec un bilan dévastateur de 31 morts et 88 rescapés. Ce drame a suscité de vives réactions au sein de la population et parmi les élus provinciaux, préoccupés par les failles récurrentes dans le système de navigation sur le lac Kivu.
En réponse à une question orale du député Didier Katembera, le ministre provincial des Transports et Voies de Communication a exposé une série de mesures pour prévenir de futurs naufrages.
Selon le ministre, ce naufrage met en évidence les graves lacunes dans le respect des normes de sécurité maritime.
Il a insisté sur la nécessité pour chaque bateau de passer par un contrôle technique strict avant de prendre la mer, incluant des inspections sur la suspension, l’armateur, les permis de navigation, ainsi que la couverture d’assurance des navires.
Un des problèmes récurrents relevés lors de cet échange est le manque de contrôle sur les armateurs et les établissements navals qui continuent à exploiter des bateaux avec des problèmes techniques et administratifs.
Le ministre provincial a pris des mesures sévères en suspendant plusieurs navires appartenant aux établissements Aganze et Inzinza, pointés du doigt pour de graves irrégularités techniques.
Cependant, la suspension du bateau Aganze a été levée après que les propriétaires ont présenté les documents prouvant que les réparations nécessaires avaient été effectuées.
Par ailleurs, le ministre a souligné l’importance d’octroyer des bacs modernes aux populations des localités comme Minova, afin de réduire l’utilisation des embarcations en bois, qui sont souvent impliquées dans des accidents mortels. Il a également annoncé l’accélération de la construction de balises et le renforcement des équipements de navigation, notamment par l’intégration de systèmes GPS pour suivre les mouvements des bateaux sur le lac Kivu et le lac Tanganyika.
Le ministère des Transports travaille également à l’amélioration de l’état des ports dans la région. Si la majorité des ports sont en bon état, celui de Lundi à Uvira nécessite un dragage urgent. De plus, quatre nouveaux ports ont été construits à Kasunyu, Kinywenzye, Minova et Kalehe, dans le territoire de Kalehe, afin de soutenir l’infrastructure maritime locale et d’améliorer la sécurité des passagers.
Enfin, le ministre a rappelé que son département a pour mission de coordonner la réglementation et la surveillance de la navigation sur les lacs de la province, de mobiliser les recettes, et de prévenir les naufrages en s’assurant que chaque unité flottante respecte les normes en vigueur. La sécurité maritime étant une priorité, il a appelé à un engagement plus fort des autorités et des armateurs pour protéger la vie des Congolais et renforcer la confiance dans le transport sur les lacs du Sud-Kivu.