RD Congo : FDLR dans le busness des bois,chanvre et poisson du parc de virunga

RD Congo : FDLR dans le busness des bois,chanvre et poisson du parc de virunga

Le rapport publié par Pole Institute basé à Goma – une organisation non gouvernementale opérant en RD Congo – en 2022, montre que l’empire économique des FDLR repose sur trois piliers, dont la déforestation du parc national des Virunga, le braconnage et la collecte de redevances pour l’agriculture ainsi que l’exploitation des transports.

S’adressant au Conseil de sécurité de l’ONU lors d’un briefing sur le rapport du Groupe d’experts, le 16 février, il a révélé qu’un rapport de Pole Institute indiquait que la milice FDLR gagnait d’énormes sommes d’argent dans différents activités commerciales illégales dans l’est de la RD Congo.

Loin de lignes de front et exploitation des minerais, c’est aux arbres du parc de virunga d’en patir.

charbon

Le rapport souligne que les FDLR ont des bastions dans le territoire de Rutshuru et Nyiragongo dans les aires protégées du Parc National des Virunga. Elle a des bases dans les localités de Bwito, Binza, Bukoma et Busanza.

Les FDLR profitent des forêts épaisses de ces zones et fabriquent du charbon de bois qui est commercialisé à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.

Comme indiqué, le charbon de bois produit dans le parc national des Virunga constitue la plus grande partie de la source de revenus des FDLR après la perte des mines contrôlées à Walikale et Masisi.

Emmanuel Demerode, directeur de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) qui gère le parc national des Virunga en RD Congo, cité dans le rapport, a confirmé que les FDLR profitent d’activités illégales dans le parc, notamment la production de charbon de bois.

Il a souligné que les FDLR tirent une belle somme d’argent de la vente de charbon de bois à Goma, une ville de plus d’un million d’habitants, dont 97 % n’ont pas accès à l’électricité.

Le Global Nature Fund estime que Goma utilise au moins 150 000 tonnes de charbon de bois par an. D’autres rapports d’organisations à but non lucratif estiment la quantité entre 60 000 et 90 000 tonnes par an.

Du charbon de bois, 95 pour cent seraient produits dans le parc national des Virunga dans les zones contrôlées par les FDLR, notamment Nyamulagira, Kahunga et Nyamitwitwi.

Demerode a révélé que les FDLR partagent une partie de leurs bénéfices avec d’autres groupes armés, notamment les Maï Maï et certains soldats des FARDC.

Le rapport du Pole Institute indique que le commerce du charbon de bois peut générer jusqu’à 45 millions de dollars par an.

Les FDLR et ses partenaires commerciaux reçoivent au moins 20 millions de dollars.

Pour être précis, les FDLR empochent 11,6 millions de dollars et 8,2 millions de dollars vont aux représentants des entreprises, selon le rapport.

Les combattants ne transportent pas eux-mêmes le charbon de bois. Ils ont créé un vaste réseau impliquant de nombreuses personnes qui bénéficient de l’entreprise.

Le réseau est composé de combattants FDLR, de certaines personnel militaire et policier congolais, de transporteurs civils et de détaillants, entre autres.

Imposition

Les FDLR ont déployé beaucoup d’efforts dans la collecte des impôts auprès des résidents des zones contrôlées, comme l’ont rapporté les habitants. Une grande partie des revenus provient de l’agriculture et des transports.

Le rapport indique que les FDLR perçoivent des frais de location ou des taxes afin que les résidents puissent être autorisés à exploiter des terres agricoles productives. Les résidents des zones qu’il contrôle peuvent être imposés entre 0,30 $ et 5 $.

Quant aux dirigeants et aux magnats, indique le rapport, ils paient des sommes énormes aux FDLR pour s’assurer que leur sécurité est garantie.

Entre autres, le rapport montre qu’un politicien qui se présente pour des campagnes électorales ou qui suit d’autres entreprises peut se voir facturer jusqu’à 2 500 dollars afin que les FDLR puissent assurer un passage sûr pour les véhicules à travers le parc national des Virunga à Kalengera, à Bwisha ou Tongo à Bwito.

Quiconque désobéit au protocole peut être pris en embuscade et éventuellement risquer sa vie.

Transport

Outre les taxes, ces éléments travaillent également avec certains motocyclistes commerciaux et des camionneurs.

A Rutshuru, il a fixé des taxes sur le transport des marchandises transitant par ses zones contrôlées.

Le rapport publié par la Mission des Nations Unies en RD Congo, la MONUSCO, en 2014, indiquait qu’un chauffeur pouvait payer entre 25 $ et 300 $ selon le type de bagage.

Comme le confirme le rapport, les FDLR ont leurs propres camions Fuso qui transportent des sacs de charbon de bois et des motos commerciales pour le transport des passagers.

Le groupe engage des Congolais pour conduire les véhicules et les motos.

Ceux qui osent violer les termes et conditions seraient tués.

Autres sources de revenus

Les FDLR seraient également impliquées dans l’extraction et le commerce de minerais à Lubero, comme l’a confirmé la MONUSCO.

Le rapport de la Mission de l’ONU indique que les FDLR vendent également du bois, du chanvre ou de la marijuana ainsi que poisson.

Combiné à la fiscalité illégale, le revenu total de ces secteurs s’élève à plus de 71 millions de dollars par an.

C’est là que les FDLR obtiendrait des financements pour soutenir leurs survies.

Le rapport fournit différentes recommandations pour vaincre les notamment les recrutements de plusieurs militaires et policiers

Janvier Barhahiga

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