RD-Congo: l’évêque Bafuidinsoni nommé médiateur dans une crise interinsitutionelle à Mai-Ndombe.
Mgr Donatien Bafuidinsoni, 58 ans, évêque d’Inongo, depuis trois ans, a, en effet été nommé, mercredi 9 juin, par la cour d’appel du Mai-Ndombe, comme médiateur dans la crise institutionnelle qui oppose des acteurs politiques de cette province de l’ouest de la RD-Congo
Le choix est de la cour d’appel de cette province qui veut son expertise pour s’assurer de sa méditation entre les institutions locales en conflit depuis plusieurs mois.
Une fois de plus, c’est à un religieux, que reviendra la lourde charge de réconcilier des politiques en conflit en RD-Congo.
Conflit entre gouverneur et députés
Le conflit institutionnel et politique dans cette province a commencé en 2020. Une motion de défiance avait alors été initiée contre le gouverneur de province de Mai-Ndombe, Mputu Paul Boleilanga. Accusé de détournement de fonds et mauvaise gestion, celui-ci a été contraint à la démission avant d’être réhabilité par le vice-premier ministre Gilbert Kankonde. Mais dans sa province les députés, ne l’ont pas entendu de cette oreille : le 31 mai, l’assemblée provinciale de Mai-Ndombe a autorisé des poursuites judiciaires contre le gouverneur Mputu Paul Boleilanga.
Dans son ordonnance du 9 juin, qui tente de désamorcer la déflagration, la cour d’appel du Mai-Ndombe demande à chacune des parties de faire un effort. Elle suggère ainsi au gouverneur provincial d’élaborer un programme d’urgence afin de faciliter les démarches de la réconciliation d’une part, et aux députés provinciaux de surseoir, pendant trois mois, aux motions contre le gouverneur provincial.
Mgr Donatien Bafuidinsoni
Le médiateur désigné par la cour d’appel du Mai-Ndombe, Mgr Donatien Bafuidinsoni, est un religieux jésuite. Prêtre depuis 1993, il est docteur en droit canonique de l’Université pontificale grégorienne à Rome. Dans sa congrégation, il a été successivement le secrétaire de l’assistant général des Jésuites de l’Afrique, délégué du provincial pour la formation des Jésuites en Afrique, puis le supérieur provincial pour l’Afrique centrale. Il a aussi été vicaire judiciaire et conseiller pour les affaires juridiques du diocèse de Kinshasa avant d’être nommé, évêque auxiliaire de Kinshasa en 2015, puis évêque d’Inongo en 2018.
Dans une interview accordée en mai 2021à La Croix Africa, il exprimait son inquiétude face à la situation délétère dans le diocèse dont il a la charge pastorale. Il dénonçait notamment la souffrance des populations abandonnées et livrées à elles-mêmes. « Cette population est abandonnée surtout par les politiciens qui, pourtant, disent vouloir travailler pour son bien, mais passent leur temps à des disputes et querelles stériles, au lieu de mobiliser la population pour son développement, pour l’aider à sortir de son enclavement multidimensionnel », avait-il fait remarquer.
Il avait également reconnu que l’Église pouvait jouer un rôle de médiation face à cette impasse. « L’Église peut offrir ses bons offices, si l’on ne la réduit pas seulement à l’évêque, avait-il fait remarquer. Et je sais que l’intérêt d’un pasteur qui voit la souffrance du peuple n’est pas nécessairement celui du pooar.
Avec lacroix afrique.