Chacun des futurs 500 députés nationaux aura, pour le simple fait de s’asseoir sur le siège de l’Assemblée nationale, environ 400 000$US. Cela s’appelle frais d’accueil et d’installation. C’est vraiment la RDC, surnommée “eloko ya makasi” (quelque chose d’efficace!). Quiconque en doute peut consulter le document n°5 de la loi des finances publiques 2024 sur les dépenses de l’Assemblée nationale. Une somme de 501 729 511 030 FC est placée au poste frais d’accueil et d’installation des députés issus des élections. Et 501 729 511 030 FC : 500 députés = 1 003 459 022FC convertis en dollars au taux budgétaire de 2518,3FC/$= 398 466,83 $US.
RDC : Députés version 2024, chaque élu national aura 33 000 $ de salaire le mois
Même si les Saintes écritures rapportent que la gloire de la seconde maison sera plus grande que celle de la première, l’État pèche dans la démesure ! Alors que le tollé sur les $US 21 000 d’émoluments est reparti au galop dans l’opinion, en 2024, décidément, la Chambre basse du Parlement aura tout l’air de dolce vita, d’une sinécure dionysiaque ! Ce n’est pas tout, la loi des finances 2024, dans son document annexe n°5, fait notamment mention d’“une amélioration des émoluments des députés nationaux” avec une somme de 180 428 413 539 FC diviser par 500 députés = 360 856 827,078 FC : 12 mois = 30 071 402,2565 FC soit 11 941, 15 $US au taux budgétaire de 2518,3FC/$. Même si on appliquait le taux de 2 700FC/$, l’amélioration du salaire du prochain député ne sera pas en dessous de 11 000$US.
Lors des séminaires d’orientation budgétaire pour la loi des finances 2024, les délégués de la société civile, Florimond Muteba de l’Observatoire de la dépense publique en tête, ont vivement protesté du fait que les émoluments des députés nationaux soient aussi élevés de 21 à pratiquement 33 000 dollars ! Il y a aussi un poste des dépenses appelé “séances” sans doute plénières chiffrées à 1 810 689 212 FC soit environ 720 $US. Autres dépenses prises en charge par le Trésor, communication, télécommunication, primes et différentes indemnités. Ô que la vie est belle dans la Chambre basse! Loin de s’en réjouir ce candidat, homme nouveau, estime plutôt que “ces facilités accordées aux députés ont été votées à dessein car beaucoup savaient que les partis politiques ne financeraient pas la campagne de nouveaux candidats et eux s’appliqueraient à revenir à l’Assemblée en battant facilement campagne avec ce qu’ils gagnent!” Ils finiront par récupérer ce qu’ils ont dépensé”.
Il semble que nombre de candidats ont hypothéqué des biens immobiliers et mobiliers pour avoir de l’argent pour mieux battre campagne. “Les Congolais, les Kinois surtout, n’ont que faire des projets de société. C’est d’abord l’argent, pour 5 000 FC, on t’acclame du matin au soir!”, regrette cette candidate à la Funa. Elle dit mûrir une loi à proposer non pas à l’Assemblée mais au prochain gouvernement. Elle portera sur un chapelet d’impôts à imposer aux élus nationaux. Et pourtant le fisc peine à recouvrer les impôts déjà existants sur les revenus salariaux des membres des institutions politiques. À juin 2023, le fisc n’était qu’à 20% des prévisions qui sont de 215,4 milliards de FC. Il est donc acquis que les assignations de ces impôts sur les rémunérations notamment des députés ne seront pas atteintes. Pour 2024, la DGI escompte plus de 450 milliards de FC… très hypothétiques.
Mais il est cependant certain qu’outre des émoluments et autres avantages financiers gargantuesques, les futurs députés nationaux auront des jeeps 4×4 dernier cri! Sans oublier les tristement célèbres “invisibles” ! La visibilité opérationnelle, croisons les doigts que cette fois-ci elle sera au rendez-vous, à travers des propositions de lois, des interpellations et autres questions orales.