Région de Grands-lacs : Le chercheur restitue les résultats d’étude sur les changements des bénéficiaires directs de l’Approche Psychosociale Communautaire dans la prévention des violences à Walungu
Dans la région d Grands-lacs des chercheurs restituent les résultats de l’étude sur les changements des bénéficiaires directs de l’Approche Psychosociale Communautaire dans la prévention des violences chacun dans son milieu d’études.
Dans le territoire de Walungu au Sud-kivu en plein groupement de Kaniola, le CT Alain Mulumeoderhwa Bukwanane a procédé à la restitution des résultats de la recherche sur l’approche psychosociale communautaire.
Cette étude a été menée par la faculté des sciences sociales et dont il a été le superviseur.
Dans sa restitution, le chercheur a témoigné sa reconnaissance envers cette population qui lui a facilité la collecte des données.
« J’ai beaucoup appris de votre expérience. Vous êtes une école pour moi. Je ne savais pas comment guerir ces blessures internes. Aujourd’hui, je sais le sens du pardon et le vivre ensemble grâce à votre expérience. »
Le groupement de Kaniola qui a été le théâtre de massacre dans les années 2004-2008 sa population a traversé des périodes sombres caractérisées par les massacres, les viols et les violences de tout genre .
« Je remercie les ONG partenaires (RFPD, SOSAME , TPO…) de la Coopération Suisse avec son programme Psychosocial Regional et certaines personnalités comme le Prof et Merite Simon Kasibirege pour les efforts fournis dans l’accompagnement de cette communauté dans la prévention des violences » a dit le CT Alain Mulumeoderhwa.
Le chef de travaux dit être redevables devant la population qui nous a fourni les informations nécessaires raison de son retour dans le milieu pour la restitution.
L’approche psychosociale communautaire appellé « Guérir ensemble » ou « Ushika ni Dawa » dans la langue locale, tient compte non seulement des victimes,mais également de leurs communautés et de leurs familles.
Cette approche mise sur les ressources collectives d’auto-prise en charge pour transformer les communautés blessées en communautés actives et solidaires.
Le trauma et toute autre blessure de la vie ne sont pas attribués à des personnes individuellement mais à des communautés considérées comme des entités actives, dotées de ressources propres.
Cette approche est originale car elle vise le changement personnel par le dialogue en mettant un accent sur la prise conscience de soi-même comme auteur et victime des violences. Elle permet à la personne de sortir de l’ignorance et agit aussi au niveau des foyers où elle amène les partenaires à partager des tâches quotidiennes (maison, champs, enfants). Elle construit la proximité des partenaires et, par ricochet, avec les enfants tout en favorisant le dialogue avec les membres de la communauté sur le développement. Elle amène la personne à développer la confiance personnelle et mutuelle en entreprenant des initiatives qui favorisent le changement. Cela permet à la personne de se doter du pouvoir de changer sa vie et celle des autres membres de la communauté.
Dans son interview, CT Alain Mulumeoderhwa a montré que bon nombre de programmes engagés dans la lutte contre les violences ne donnaient pas beaucoup de considérations les aspects mentaux. Cela a eu comme conséquence principale, la rechute de l’état psychosocial des victimes.
Les programmes de prévention des effets néfastes des violences, doit mettre l’accent sur la réduction des déficits chez les victimes ou auteurs.
Elles doivent en plus améliorer le bien-être des communautés qui présentent des symptômes de stress post-traumatique. Et c’est bien ça la force de cette approche. »
« Il a exhorté les participants à cette restitution à rester toujours ouvert à d’autres chercheurs qui voudraient aborder cette thématique.
CT Alain Mulumeoderhwa après son exposé sur les résultats de la recherche. « Nous vous remercions de votre soutien et votre contribution à l’avancement de la science. Nous sommes de cœur avec vous. Et ensemble nous vaincrons ces violences dans la région de grand-lacs. »
