Sud-Kivu : Le CICR clôture son atelier sur la santé des prisonniers
Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a clôturé un important atelier de renforcement des capacités à Bukavu, destiné aux autorités judiciaires, au personnel pénitentiaire et aux professionnels de santé des prisons du Sud-Kivu.
Cet atelier, d’une durée de trois jours, s’est conclu le jeudi 10 octobre 2024, avec pour objectif principal de trouver des solutions concrètes aux problèmes de santé en milieu carcéral.
L’un des thèmes majeurs abordés durant cet atelier concernait l’amélioration des conditions sanitaires dans les prisons, notamment à la prison centrale de Bukavu.
Les participants ont aussi examiné l’accès aux soins de santé pour les détenus, la lutte contre des maladies graves comme le VIH/SIDA et la tuberculose, ainsi que la mise en place d’un programme de prise en charge de la malnutrition.
« Pluieurs détenus souffrent de carences nutritionnelles importantes, et des actions concrètes doivent être entreprises pour remédier à cette situation. »
Cet atelier a permis aux participants de discuter des nombreux défis auxquels les prisons de Bukavu sont confrontées. Parmi ceux-ci figurent les difficultés liées aux transferts de détenus, leur sécurité, ainsi que la mise en place de groupes de discussion pour sensibiliser les prisonniers sur leurs droits et leur santé.
La Division provinciale de la justice s’est engagée à appliquer les recommandations issues de cet atelier afin d’améliorer la santé en milieu carcéral et de garantir des conditions de vie plus dignes aux prisonniers.
Sabrina Denunq, cheffe de la sous-délégation du CICR à Bukavu, a réaffirmé l’engagement de son organisation à continuer de travailler en étroite collaboration avec les autorités congolaises. Elle a insisté sur l’importance de rappeler leurs responsabilités envers les personnes détenues, en les soutenant et en les accompagnant dans la gestion de la santé en prison.
Le tableau dressé par le Docteur Marie Clarice Kabeya, directrice médicale de l’hôpital de la prison centrale de Bukavu, est préoccupant.
Face à ces défis, l’équipe médicale de la prison, composée de 11 médecins, sera renforcée par l’arrivée de 4 nouveaux praticiens afin de pouvoir répondre aux besoins de santé de plus de 2800 détenus. Le CICR apporte également une aide précieuse à travers la fourniture de médicaments essentiels, ainsi que des bouillies thérapeutiques et des biscuits pour lutter contre la malnutrition. Cependant, le Docteur Kabeya a mis en lumière un autre problème de taille : environ 70 % des prisonniers souffriraient de troubles mentaux, principalement causés par la psychose due aux conditions de détention extrêmement difficiles.
Au-delà des soins médicaux, le CICR joue un rôle crucial dans le soutien moral des prisonniers, en organisant des programmes visant à restaurer leur dignité et améliorer leur bien-être psychologique. Ces initiatives sont indispensables dans un contexte où la santé mentale est souvent négligée.
Cet atelier a ainsi servi de cadre de concertation entre le CICR et les autorités congolaises pour trouver des solutions durables à ces nombreux défis.
Les discussions ont notamment porté sur la question des transferts des détenus malades, la sécurité des détenus, et l’organisation de groupes de sensibilisation sur la santé.
Les autorités congolaises, tout comme les autres participants à l’atelier, se sont engagés à mettre en œuvre les recommandations formulées pour améliorer la situation sanitaire dans les prisons du Sud-Kivu, avec l’espoir que les détenus puissent bénéficier de conditions de vie plus humaines et d’un meilleur accès aux soins.
