Sud-Kivu : Madame ANNY KAPENGA, une voix inspirante de la sensibilisation des groupes armés sur les Hauts Plateaux d’UVIRA et FIZI

Sud-Kivu : Madame ANNY KAPENGA, une voix inspirante de la sensibilisation  des groupes armés sur les Hauts Plateaux d’UVIRA et FIZI

Dans les montagnes escarpées des Hauts Plateaux des Bavira et des Bafulero, où conflits armés et tensions intercommunautaires rythment le quotidien, des femmes courageuses se lèvent pour porter un message de paix. Ces actrices de la société civile, comme madame Anny NGOY KAPENGA et son coach et expert en conflit armé monsieur Josaphat MUSAMBA, œuvrent inlassablement à sensibiliser les groupes armés, à bâtir des ponts entre communautés et à promouvoir une coexistence pacifique.

Madame Anny NGOY KAPENGA, chercheuse au Groupe d’Étude des Conflits et de Sécurité Humaine (GEC-SH) et diplômée en informatique de gestion de l’ISP Bukavu, s’est engagée dans cette lutte il y a plus de deux ans.

« Ma motivation principale était et demeure de comprendre les dynamiques des conflits armés et leurs causes profondes, notamment sous une perspective tribale. Mon objectif est de trouver des moyens pour instaurer une cohabitation pacifique intertribale, » explique-t-elle.
Anny NGOY KAPENGA au sommet des montagnes vers les camps des groupes armés sur le hauts plateaux

Anny NGOY KAPENGA vers le hauts plateaux d’Uvira en route vers les groupes armés

Elle a participé à trois missions de sensibilisation, explorant les interactions entre acteurs locaux et groupes armés dans des zones telles que Kigoma, Lemera, et Bijombo. Ces terrains, marqués par des conflits armés et des déplacements forcés, abritent des groupes tels que les Gumino, les Twirwaneho, ou encore les Maï-Maï Ilunga.

Être une femme dans cet environnement hostile n’est pas sans obstacles.

« Les conflits sont souvent perçus comme une affaire d’hommes. Il reste encore beaucoup à faire pour que les contributions des femmes soient pleinement reconnues, » souligne Anny.

Les stéréotypes de genre, les risques sécuritaires et les difficultés d’accès aux zones de conflit figurent parmi les défis majeurs qu’elle traverse pour atteindre ses objectifs.

Josaphat MUSAMBA enseignant d’université et chercheur sur les dynamique des conflits, groupes armés et securité et qui a suscité la curiosité d’ANNY NGOY à se lancer sur cette voie, confirme que « La méfiance initiale des groupes armés envers les femmes constitue un défi de taille. »

Cependant, nous travaillons sur des stratégies pour établir la confiance, comme le recours aux témoignages partagés et à la médiation. »

Les femmes apportent une valeur ajoutée unique dans ces processus. « La diversité des expériences des femmes enrichit nos approches. Elles savent s’adresser à différents publics, que ce soit les leaders des groupes armés ou les communautés locales, » note Josaphat.

En utilisant des outils comme la communication non violente et les focus groupes réunissant chefs coutumiers et membres des groupes armés, Anny et Josaphat transmettent des messages de paix adaptés aux réalités locales.

Anny insiste également sur le rôle des femmes dans l’éducation à la paix « Le message véhiculé par les mères à leur enfants peut favoriser une cohabitation pacifique intergénérationnelle. Les enfants deviennent ainsi des agents de changement à la longue départ l’éducation maternelle. Cela est tres essentielle pour nos communautés. »

Pour Josaphat et Anny, la paix au Kivu est un défi complexe, mais pas insurmontable. Cela passe par l’intégration sociale et économique des ex-combattants, la mise en place de dialogues inclusifs, et l’éradication des manipulations ethniques.

« Les femmes joueront un rôle central dans les années à venir. Avec davantage de soutien, elles pourront assumer des positions de leadership dans les négociations et devenir des actrices clés du processus de réconciliation, » a annoncé le professeur Josaphat dans une exclusivité à www.bkinfos.net qui a déjà lancé trois femmes sur cette route glissante.

Malgré les risques et les obstacles, les femmes encadrés par Josaphat montrent que la paix n’est pas qu’un rêve lointain, mais un projet réalisable. À travers leur engagement et leur résilience, elles redonnent espoir à des communautés fatiguées par des années de violence.

En écoutant leurs récits, il devient clair que la paix ne se construira pas sans femmes. Leur implication est la preuve que les femmes ne sont pas seulement des victimes des conflits, mais aussi des bâtisseuses d’un avenir meilleur pour la région.

Cet article est dédié à toutes les femmes qui, dans l’ombre, travaillent chaque jour pour faire entendre la voix de la paix.

Janvier Barhahiga

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