Walungu/Sud-Kivu : L’écologiste Jacques ASUMANI affiche la peur de la disparition des amphibiens
Par la Rédaction
Tout récemment, j’ai(environnementaliste Jacques ASUMANI) eu la chance de parcourir les zones marécageuses du Territoire de Walungu, au Sud-Kivu, afin d’observer de près les amphibiens, notamment les grenouilles, et de mieux comprendre les menaces qui pèsent sur eux.
Cette exploration s’inscrit dans une démarche de recherche visant à évaluer le déclin inquiétant des populations d’amphibiens, un phénomène qui s’aggrave à l’échelle mondiale.
Les amphibiens : Piliers invisibles de l’ecosystème
Les amphibiens jouent un rôle crucial au sein des écosystèmes. À la fois prédateurs et proies, ils régulent les populations d’insectes, contribuant ainsi à la protection des cultures agricoles et à la limitation de certaines maladies. De plus, leur présence est un indicateur de la qualité des eaux et, par extension, de la santé générale des habitats naturels.
Les zones humides et les marais où ces espèces se reproduisent constituent des réservoirs de biodiversité. Ces écosystèmes remplissent aussi des fonctions essentielles, comme la gestion des eaux, la protection contre les inondations et le stockage du carbone. Leur disparition provoque non seulement la perte de nombreuses espèces, mais aussi un affaiblissement des services écosystémiques dont dépend l’homme.
Une crise silencieuse
Malheureusement, selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), près de 41 % des amphibiens sont aujourd’hui menacés d’extinction.
La destruction de leurs habitats, la pollution croissante et l’apparition de maladies telles que la chytridiomycose ont des effets dévastateurs sur ces populations déjà fragiles.
Au Sud-Kivu, comme ailleurs dans le monde, les marais sont en danger. L’extension des terres agricoles, l’urbanisation et les changements climatiques exercent une pression croissante sur ces zones humides, qui rétrécissent à vue d’œil.
Cette dégradation entraîne un cercle vicieux : moins d’amphibiens, moins de régulation des insectes, une eau de moindre qualité et un écosystème globalement plus vulnérable.
Préserver les amphibiens, protéger la vie
La conservation des amphibiens va bien au-delà de la simple sauvegarde d’espèces animales. Elle est étroitement liée à la préservation de nos ressources naturelles et à l’adaptation de nos environnements face aux changements climatiques.
Protéger ces espèces, c’est aussi protéger des écosystèmes entiers et les services qu’ils rendent à l’humanité.
Il est donc urgent d’intensifier les efforts de conservation, que ce soit à travers la protection des zones humides, la mise en place de pratiques durables ou la sensibilisation des populations locales. Chacun de nous a un rôle à jouer dans cette lutte pour la préservation des amphibiens, car en protégeant ces animaux, nous assurons notre propre survie et celle de la planète.