Exploitation illégale des minerais à Kalehe : des jeunes forcés de creuser sous la contrainte d’une équipe mixte militaire et rebelle
Une équipe mixte, composée d’éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des rebelles du groupe RM dirigé par le général autoproclamé Mungoro Matafali, opère depuis une semaine dans le village de Makwe, groupement de Kalima, chefferie de Buhavu, en territoire de Kalehe au Sud-Kivu.
Selon des sources locales, ils auraient investi un ancien cache de minerais, une « borne » laissée par les colonisateurs belges sur la Route nationale 3 (RN3).
Sur ce site, une grande clôture a été érigée, et des jeunes de la région sont contraints de travailler sans répit, de jour comme de nuit, pour extraire les minerais sous la menace.
L’équipe conjointe serait basée à Hombo Sud, une localité située à la frontière entre les territoires de Kalehe et Walikale, et proche de cette zone d’exploitation minière. Ce centre sert de point stratégique pour ces opérations minières illégales.
Le 16 octobre 2024, des incidents graves ont eu lieu dans le village de Mingazi. Un groupe de quatre éléments armés sous les ordres de Horebu Ngomerero, aumônier de Mungoro Matafali, a tendu une embuscade à Kimbaseke sur la RN3.
Vers 20h, des motards transportant des cargaisons de cassitérite et de coltan en provenance de Walikale, ainsi que leurs passagers, sont tombés dans cette embuscade. Ils ont été victimes de vol et de torture.
Les assaillants ont extorqué argent et téléphones, n’hésitant pas à violenter ceux qui tentaient de résister.
Lebon Mulimbi, coordinateur national de l’APDHUD et chercheur-analyste indépendant, rapporte que deux des quatre assaillants, dont Horebu Ngomerero, ont été appréhendés tandis que les deux autres ont pris la fuite.
Les motards locaux et leurs passagers subissent de plus en plus de tracasseries, mettant en lumière une situation alarmante de violences et d’insécurité pour les habitants de Kalehe.
Cette situation révèle les pratiques d’exploitation minière illégale et la répression violente des civils, amplifiant les tensions dans une région déjà marquée par l’insécurité.
Les autorités locales et les ONG appellent à des mesures urgentes pour restaurer la sécurité et le respect des droits humains.