Journée mondiale de la paix 2024 à Bukavu: Le Gouverneur Purusi ne va pas revenir sur ses arrêtés comme le demande ses opposants
Le 21 septembre 2024, à l’occasion de la Journée mondiale de la paix, le gouverneur Jean-Jacques Purusi a livré un discours inspirant devant les confessions religieuses et les forces vives de la société civile du Sud-Kivu, réunis à la salle Concordia à Bukavu.
Se rappelant des horreurs du génocide rwandais de 1994, il a souligné l’importance de la paix et de la réconciliation dans la région des Grands Lacs.
Un engagement enraciné dans l’histoire
Le gouverneur a évoqué les conseils marquants reçus de Bernard Kouchner, ancien ministre français et cofondateur de Médecins Sans Frontières, après les événements tragiques de 1994. « Plus jamais ça », a-t-il rappelé, insistant sur l’urgence de tirer les leçons des erreurs du passé.
En exil en Belgique à l’époque, Jean-Jacques Purusi avait soutenu les forces vives du Sud-Kivu depuis l’étranger, œuvrant inlassablement pour la paix dans sa région natale.
Il a également rappelé son implication dans la création de l’Université pour la Paix et la Réconciliation en Afrique centrale, sous la direction de Mgr Ngwamuhanya, alors vicaire général du diocèse de Bukavu.
Située à Muresa, cette institution forme aujourd’hui des étudiants venus de toute la région des Grands Lacs a clarifié le gouverneur du Sud-kivu, dans le but de préparer les futures générations à la gestion des conflits et à la consolidation de la paix.
Le rôle central des femmes dans la quête de la paix
Le gouverneur Purusi a rendu hommage à la bravoure des femmes du Sud-Kivu pour leur rôle déterminant dans les efforts de paix. Il a réaffirmé que leur intégration dans la gestion des questions de paix est cruciale pour un avenir stable.
« La paix ne se construit pas sans la participation active des femmes », a-t-il déclaré, rappelant les initiatives locales qui ont permis d’impliquer les femmes dans la résolution des conflits.
Consultations politiques et lutte contre la désinformation
Face à la montée des attaques sur les réseaux sociaux, où seulement 2% de la population du Sud-Kivu est active, le gouverneur a entrepris des consultations avec les partis politiques pour réduire les tensions et restaurer un climat de sérénité.
« Je vais me battre contre ceux qui détruisent notre image », a-t-il affirmé, tout en soulignant l’importance de respecter les autorités morales et le président de la République dans cette démarche.
Dans le cadre de ces consultations, il prévoit de rencontrer prochainement les membres de l’UDPS afin d’aplanir les différends, comme il l’a déjà fait avec l’opposition et le Bureau de l’Union sacrée.
Progrès urbains et développement environnemental
Sur le plan du développement local, Jean-Jacques Purusi a rappelé les investissements financiers importants de son administration pour améliorer les conditions de vie des habitants de Bukavu.
« Nous versons 180 000 dollars chaque mois à l’Assemblée provinciale et 20 000 dollars aux communes pour la gestion des décharges de déchets », a-t-il précisé.
Lors d’un récent Conseil urbain de sécurité, il a lancé le projet « Bukavu Ville Propre », démarré dans le quartier Limanga, afin d’assainir la ville et d’améliorer le cadre de vie des habitants.
Un appel à l’unité et à l’action collective
Le gouverneur a conclu son discours en appelant la population à juger ses actions.
« C’est la population qui va nous juger, et ceux qui ne s’alignent pas derrière notre vision devront partir, mais toujours dans le respect des règles et des autorités », a-t-il affirmé.
Il a aussi révélé avoir fait don de 100 pagnes, d’une valeur de 15 dollars chacun, à des femmes, témoignant ainsi de son engagement pour les soutenir.
En dépit de certaines mésententes avec des députés, le gouverneur Purusi reste résolu à poursuivre ses efforts pour la paix et le développement du Sud-Kivu.
Son intervention lors de cette Journée mondiale de la paix reflète sa détermination à construire un avenir de paix durable pour sa province et à faire du Sud-Kivu un modèle de réconciliation et de développement en Afrique centrale.