RDC : Félix TSHISEKEDI, Joseph KABILA, même Dr Denis MUKWEGE … tous sans carte d’identité.
Les Congolais de la République démocratique du Congo sont peut-être en Afrique, la seule population qui ne détient pas la carte d’identité depuis plus de 20 ans. Cette situation vient d’être approuvée par la suppression de la mention « Tenant lieu de carte d’identité provisoire » par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), qui donnait pourtant l’ancienne carte (de 2006, 2011 et avant l’élection de 2016 ) la valeur juridique de l’identité.
Avant les élections de 2006, quelques congolais avaient été dotés d’une carte d’électeur qui faisait l’office de carte d’identité. Cette carte d’électeur de 2006 a été remplacée par une autre en 2011 puis en 2016. Toutes ces trois cartes portaient, au verso, la mention « tenant lieu de carte d’identité provisoire ».
Par conséquent, l’exhibition de la carte d’électeur (carte d’identité) était obligatoire pendant la circulation et autres transactions bancaires. Curieusement, l’actuelle Commission électorale nationale indépendante (Céni) a biffé cette mention dans la nouvelle carte d’électeur. Est-ce par omission ou par autre intention cachée ?
Pour le moment, l’unique document de valeur juridique d’identité est soit le permis de conduire ou le passeport. Et pourtant, la majorité des Congolais n’ont pas un véhicule pour chercher de se procurer un permis de conduire.
Sans oublier qu’obtenir un passeport en RDC, c’est un casse-tête chinois malgré la réduction du prix à 99 dollars américains.
Car, le passeport congolais passe pour l’un des plus chers au monde : il coute au minimum équivalent du double de prix de passeports de presque tous les 9 pays voisins de ce grand Congo. Ce qui est onéreux pour un pays dont l’habitant vit en moyenne d’un dollar par jour selon les statistiques de la banque mondiale de l’année 2020.
Sans oublier de longues démarches à mener pour l’obtention d’un passeport en République démocratique du Congo dans le délai suivi des tracasseries après avoir parcouru des longues distances.
Le problème d’identité s’est aggravé en République démocratique du Congo depuis le 17 mai 1997, lors de l’avènement de l’AFDL à Kinshasa, où toutes les cartes d’identité de la deuxième République ont été détruites presque et les restes sont restés sans effets.
Même s’il faut reconnaitre que cette situation date de longtemps, mais on sait que lors de la deuxième République, la population zaïroise de l’époque avait une carte d’identité de la couleur verte, en matière plastique. Appeler parfois « Accordéon ». Cette carte a été éditée vers le début de l’année 1970, suivie d’une autre carte biométrique expérimentée à Kinshasa. Cette dernière n’a pas connu le succès et était donc passée dans les oubliettes.
Mais avant et après l’indépendance, le Congolais avait un livret d’identité. C’est grâce à ce document officiel que les autorités de l’époque arrivaient à contrôler les mouvements migratoires internes.
RDC Pays où même le président n’a pas de carte d’identité.
Le rôle d’une carte d’identité dans un pays est de permettre d’identifier les nationaux et les distinguer d’avec les étrangers. Elle est un élément-clé de la sécurité d’une nation.
Mais ce qui étonne, est que même les grandes personnalités du pays voyagent sans ce document officiel à l’instar du président de la République lui-même Felix TSHISEKEDI, son prédécesseur Joseph KABILA KABANGE qui a fait plus de 18 ans au pouvoir sans ce document de même le seul prix Nobel de la Paix 2018 Dr Denis MUKWEGE …
La Banque Africaine de Développement (BAD) avait en effet lancer le vendredi 5 juin 2020 un avis à manifestation d’intérêt pour la réalisation d’une étude de faisabilité d’un Système National d’Identité Digitale (SNID) qu’elle va financer intégralement et qui devrait durer 3 mois à partir de septembre prochain 2020. C’est la première étape décisive d’un grand projet piloté par le ministère de l’Intérieur pour identifier les Congolais.
Le conseiller spécial du chef de l’Etat chargé du numérique avait expliqué aux médias nationaux, que cette étude va permettre d’identifier les nombreux défis pour réaliser ce projet et d’élaborer un cahier des charges pour la mise en œuvre d’un registre national biométrique de la population aux standards internationaux.
Les entreprises répondant aux critères et souhaitant soumissionner peuvent le faire sur le site de la BAD : https://www.afdb.org/en/consultants/ami-etude-de-faisabilite-sur-la-mise-en-place-dun-systeme-national-didentite-digitale-snid-en-republique-democratique-du-congo-rdc-pitd-35952
« L’objectif est de permettre à chaque congolaise et chaque congolais de pouvoir disposer d’une carte d’identité digne de ce nom ainsi qu’à beaucoup d’autres services aux citoyens. », s’est félicité Dominique Migisha.
Le conseiller spécial du chef de l’Etat estime que la matérialisation de ce projet porté par le Vice Premier Ministre de l’Intérieur Gilbert Kankonde Malamba va ouvrir un nouvel horizon pour la RDC.
« Tous les secteurs de la société congolaise seront positivement impactés par le SNID en termes d’optimisation de gestion et bien d’autres avantages Parmi ceux-ci il y a l’inclusion financière qui est freinée aujourd’hui dans notre pays à cause de l’absence d’identification claire des individus. Ce référentiel unique et certifié par les instances publiques permettra de changer la donne avec pour objectif final, un service financier de base pour tous. », affirme-t-il.
Jusqu’à 2021 finissant, plus de 120 millions de congolais vivants au pays comme à l’étranger attendent ce document de la fierté d’appartenir à une nation en vain malgré plusieurs promesses de recensement de la population.
(Chronique de Delphin Bateko M.)