Sud-kivu/Comité d’alerte : L’ONAPAC, l’OGEFREM et le RCPCA constatent la fraude et les tracasseries à Kabare et à Kalehe, deux grandes voies de sortie du café

Sud-kivu/Comité d’alerte : L’ONAPAC, l’OGEFREM et le RCPCA constatent la fraude et les tracasseries  à Kabare et à Kalehe, deux grandes voies de sortie du café

Il y a bel et bien fraude et des cas de tracasserie à Kabare et Kalehe, deux territoires à forte production du café arabica et par où est évacué une grande partie du café du Sud-Kivu destiné à l’exportation. C’est la conclusion de la toute première visite de terrain des représentants de l’Office National des Produits Agricoles (ONAPAC), de l’Office de Gestion du Fret Multimodal (OGEFREM) et du Réseau des Coopératives des Producteurs du Café et Cacao (RCPCA). Cette mission effectuée du 5 au 12 juillet 2021 s’inscrit dans le cadre du comité d’alerte mis en place au Sud-Kivu en 2019 avec mandat d’identifier et d’évaluer régulièrement les cas de fraude et tracasseries auxquels sont exposés les producteurs lorsqu’ils veulent exporter leur café.

Composé des acteurs du secteur public et ceux du secteur privé, la finalité de cette mission était d’identifier des cas de fraude et tracasseries mettant en cause les agents des services publics et certains opérateurs économiques et qui se vivent le long des corridors d’acheminement du café jusqu’aux frontières congolaises. Ceci afin de mettre en place des actions de prévention les plus adéquates et d’intervention rapide,  a confié Papy Mukeba,  Spécialiste de Commerce et Réglementations à Feed the Future RDC, Renforcement des Chaînes de Valeur (SVC/Lima-Faidika), projet qui accompagne et appui le comité d’alerte avec le financement du peuple américain et de l’USAID.

Et comme prévu dans leur agenda, la délégation a visité à Kabare quelques ports dont celui communément appelé « baba Jolie » et à Kalehe le port central de Minova et celui de Kitembo Janga. A part ces portes de sortie du café par voie lacustre, la délégation s’est aussi rendue à la grande barrière entre Minova (Sud-Kivu) et Bweremana (Nord Kivu) d’où sort également par voie terrestre le café du Sud-Kivu. Dans les différents lieux, la délégation s’est entretenue avec plusieurs acteurs, dont des armateurs, des agents des services publics ainsi que des militaires.

« Il y a des taxes et autres frais que les coopératives payent aux services de l’Etat et qui ne concernent même pas le café. Ces perceptions sont illégales. C’est de la tracasserie. » a confié Fiston Hamuli, chargé de Markéting et Vente à l’ONAPAC/Bukavu.

Le comité d’alerte visite une station de lavage à kiniezire

Les envoyés du comité d’alerte ont aussi eu des réunions et rencontres avec des autorités locales et des responsables des coopératives de café. Ces sources leur ont fait part, des tracasseries et des perceptions illégales flagrantes entretenues à plusieurs niveaux et qui impliqueraient des agents des services publics, des membres des FARDC, ceux de la police navale, et de certains membres des coopératives de café. Il a été particulièrement signalé à la délégation que dans certaines zones, des militaires percevraient de l’argent par sac de café chargé dans les pirogues ou autres embarcations qui se rendraient à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu par où transite et est déparché le café du Sud-Kivu avant son exportation.  La délégation a appris également de ces différentes sources que certains lots de café embarqués pour Goma, changeraient de destination en cours de navigation et prendraient la direction du Rwanda.

« Nous avons appris qu’une partie du café produit au Sud-Kivu continue à être acheminé clandestinement au Rwanda.  On nous a confié par exemple que plus de 500 sacs de café, environs 1.5 conteneurs auraient quitté tout récemment le littorale de Birava pour le Rwanda. Nous avons également été alerté que des pirogues accostent la nuit dans certains ports et embarquent du café vers des destinations inconnues. », a noté Gilbert Makelele, président du RCPCA.

A l’issue de cette mission, les envoyés du comité d’alerte ont conclu qu’il faut réfléchir au plus vite sur les mesures à prendre pour réduire les cas de fraude et de tracasserie qui gangrènent le secteur du café dans cette partie de la province du Sud-Kivu.

« Il faut stopper cette hémorragie qui tue l’économie du Sud-Kivu. Il faut diligenter des enquêtes régulières pour suivre ce qui se passe dans cette partie du littoral nord et y mettre de l’ordre », a déclaré Richard Kayembe, Chef de service facilitation et assistance au chargeur au sein de l’OGEFREM/Sud-Kivu.

Dès que leur rapport sera prêt, la délégation va présenter les conclusions de cette mission aux structures signataires de l’acte créant ce comité d’alerte qui sont : le ministère de l’Agriculture, le ministère de l’Intérieur, Sécurité et Décentralisation, le Ministère du Commerce et Finances, l’ONAPAC, la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), l’Office de Gestion du Fret Multimodal (OGEFREM) et le Réseau des Coopératives des Producteurs du Café et Cacao (RCPCA).

Rédaction

Janvier Barhahiga

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